Véronique :
"La chercheuse d'emploi que je suis, franchit aujourd'hui les portes de la société Fernston. Malgré son nom à consonance anglo-saxonne, il n'en est rien. Il s'agit bien d'une société française, fusion-acquisition récente de deux entreprises. Vous imaginez mon sentiment en pénétrant pour la première fois dans ce hall, d'une démarche qui se veut assurée - mais pas trop - pour atteindre le comptoir d'accueil et demander les ressources humaines, Mr Christophe Chavalier, avec qui j'ai rendez-vous..."

Touline :
..."Une collaboratrice du service ressources humaines me rejoint en souriant et m’accompagne au premier étage jusqu’à un salon d’attente. Elle me laisse après un énigmatique « mettez-vous bien à l’aise ».
Seule dans la pièce, je jette un rapide coup d’œil sur mon environnement et remarque de nombreuses plantes vertes, un distributeur de café, une fontaine à eau, des fauteuils crapaud aux couleurs audacieuses, une table basse profilée avec quelques revues artistiquement entrelacées de plaquettes Fernston et aux murs des reproductions de fresques probablement étrusques.
Ce confort implique-t-il une longue attente ? Mon œil cherche celui d’une caméra inquisitrice éventuelle… sans succès, ce qui me rassure un peu.
Je prends place sur le crapaud violet et attrape le rapport d’activité de la société dans l’intention de le feuilleter quand je sens sur ma nuque un regard insistant qui me pousse à me retourner.
Mon premier tour d’horizon ne m’avait curieusement pas permis de découvrir, entre deux fresques, ce portrait qui me dominait. Tout droit échappé d’une galerie de portrait de famille ou d’un musée, ce personnage portait barbiche, monocle, haut de forme et son col à manger de la tarte lui donnait l’air hautain qui sied à un industriel arrivé et imbu de sa personne.
M’approchant pour tenter de découvrir son nom ou quelques indications de date ou de lien avec la société, j'entends la porte s’ouvrir"…

Véronique :
..."Ah! Je vois que vous avez choisi le crapaud violet"... me lance l'homme qui vient d'entrer dans la pièce. Comment a-t-il su ? Oui, mon sac à main posé juste à côté du fauteuil. Il s'avance vers moi. Costume gris bleu, chemise blanche, pas de cravate, belles matières et belles chaussures. Ah ! les chaussures, un détail qui classe un homme aussi surement que sa montre.
Rien à dire ici, tenue irréprochable, aisance, et poignée de main, cordiale. Sans doute se livre-t-il au même exercice rapide que moi. Ma vieille veste de tailleur va-t-elle passer l'épreuve?
"Je plaisantais avec le fauteuil violet, rassurez-vous je n'en déduirai rien. Prenez place". Il me désigne la table impeccable et déserte, sortie tout droit du catalogue d'un designer italien, plantée au milieu de l'autre pièce.
Quelques instants d'installation pendant lesquels mon esprit se concentre sur les gestes essentiels. Lui est déjà assis. La décoration de cette pièce est réduite à sa plus simple expression, à l'exception d'une grande photo représentant Moscou (?) On y distingue la silfhouette de quelques clochers dorés en forme de bulbes, des croix orthodoxes; un groupe d'hommes, qui semble poser pour la photo, mi souriant, mi sérieux. Mon interlocuteur n'a aucun papier devant lui, pas même mon CV.
Curieux. Ou bien cet homme a tout en tête, ou bien il ne m'accorde que peu d'importance. Le poste serait-il déjà pourvu? Non. Laissons-lui le bénéfice du doute. Il semble détendu (contrairement à moi). Il doit être très fort. Oui, c'est ça. Evidemment, c'est valorisant de penser que l'interlocuteur qui va s'intéresser à vous est un interlocuteur de qualité. " Je dois vous avouer quelque chose" reprend-t-il "Le poste pour lequel vous avez postulé, n'est pas, disons, exactement celui dont vous avez pris connaissance..."

Carole :
..."Tout d'abord, permettez moi de vous offrir quelques chocolats à la liqueur de framboise, mes préférés."
Cet homme a vraiment toutes les qualités : subtil, homme de goût, … mais que me cache-t-il donc, quelle est cette mystérieuse mission ? cet étrange travail qui doit m'être confié ? Le petit chocolat m'attendrit et me détend. Je commence à être en confiance...
"- En effet, chère Madame, ce rendez-vous fait de vous une personnalité exceptionnelle ; vous avez été choisie parmi plus de 1000 personnes. La foudre s'est jetée sur vous en quelque sorte. Il s'agit d'une mission scientifique ; vous devez vous rendre dans l'espace dans un but précis, très précis.
- Mais je ne comprends pas !!! votre annonce proposait un poste de gestion administrative dans vos locaux de Rungis, et vous proposez de m'envoyer dans l'espace !!!"
Je m'agrippe à mon sac à main et m'apprête à rebrousser chemin quand deux hommes encadrent la porte et m'empêchent de sortir. Je commence à paniquer, mon front transpire, mes mains également, tandis que mes dents et mes genoux s'entrechoquent…...

Evy :
..."- Madame Rabulot, n'ayez pas peur, revenez vous assoir, j'ai plein de choses à vous dire..."
Avec les deux molosses à la porte, impossible de sortir même en forçant le passage. Mon Dieu, mais qu'est-ce que je viens faire dans cette galère ? Il ne me reste plus qu'une seule chose à faire, retourner m'assoir et écouter ce que ce monsieur a à me dire.
"- Je disais donc, chère madame, que vous faites partie d'une élite, d'une véritable élite. Vous êtes partie prenante d'un projet à haut risque, je ne vous le cacherais pas plus longtemps, mais pour le bien de l'humanité !
- Comment ça Monsieur ? Je ne suis qu'une gestionnaire, une simple administrative, j'ai travaillé chez un tas de personnes mais je ne vois pas très bien en quoi mon profil est d'intérêt pour l'humanité... Vous devez avoir fait erreur ...
- Il n'y a pas d'erreur. Vous êtes celle qu'il nous faut. Madame Rabulot, je voudrais vous montrer quelque chose."
L'homme se leva et se dirigea vers la sortie. Les deux chiens de garde de l'entrée s'écartèrent, nous laissèrent passer et fermèrent la marche. Nous nous dirigeâmes vers les ascenseurs. L'homme sortit une clef de sa poche, et un cadran caché s'ouvrit. Il choisit l'étage -25 ! -25 ?? Comment ça, il y a au moins 25 sous-sols dans ce bâtiment ? J'ai dû rêver. Pourtant, je suis sûre, le bâtiment ne fait pas plus de 5 étages en surface... J'attends donc la suite des événements.
La porte de l'ascenseur s'ouvre et me laisse apercevoir un long couloir blanc illuminé d'une lueur blafarde. Pendant que nous marchons dans le couloir, je ne vois aucune porte si ce n'est celle tout au bout, visiblement blindée, cette même porte vers laquelle nous nous dirigeons. Monsieur Chavalier sort alors une carte magnétique qu'il insère dans un petit boîtier près de la dite porte. Une trappe sort et laisse apparaître un clavier sur lequel il tape le code d'ouverture de la porte. La porte s'ouvre et une lumière aveuglante en jaillit...
"_ Entrez, et vous découvrirez tout ce qu'il y a à savoir sur le projet. Ensuite, vous déciderez si vous voulez participer à cette œuvre majeure dans l'histoire de l'humanité !"

Véronique:
Encore éblouie par cette lumière aussi soudaine que violente, je plisse les yeux au seuil de la salle. J'ai vaguement mal au coeur (le chocolat à la framboise? les émotions? l'ascenceur sur 25 étages?). Il sont 6 devant moi. Cinq hommes et une femme - en un magnifique exemple de parité! - assis autour d'une table. La "lumière aveuglante" provient de projecteurs derrière eux que quelqu'un à - enfin - la décence d'éteindre!
"Asseyez-vous, je vous en prie". Christophe Chavalier me désigne un large fauteuil en face du "comité d'accueil". "Bien, après la représentation, les présentations. Les noms que je vais vous donner sont des pseudonymes bien-sûr. Tant que vous n'avez pas accepté la mission, vous comprendrez qu'un minimum de discrétion s'impose".
" De gauche à droite, Sarah, et pour les hommes, Ephémère, Flav, Fram, Ju, et enfin, notre autorité suprême, JBoss. Tous sont partie prenante du projet. Chacun en a une connaissance parcellaire, afin de le préserver. Seul JBoss - évidemment - détient presque l'ensemble des connaissances utiles. Je dis "presque" pour une raison précise que vous n'avez pas à connaître pour l'instant".
Je reste absolument silencieuse. Mais, de quoi s'agit-il? Une sorte de "secte"? Un comité secret? Il poursuit. "Me Rabulot, savez-vous comment nous vous avons choisie?..Non, bien sûr. Vous croyez que c'est à la lecture de votre CV. Ah! les CV! Nous en recevons des centaines; des classiques, des bariolés, des vidéos, que sais-je encore! Il y a une semaine j'ai reçu un CV brodé sur un pull!! Non, sérieusement. Nous vous avons repéré - avec quelques autres d'ailleurs - grâce à votre blog emploi!
Regard interloqué de ma part. "Oui. Finalement voyez-vous, nous avons quelques compétences RH; je dirais même que les "ressources humaines", ça nous connait! (sourires entendus et hochements de têtes aprobateurs des "autres"). Le dénommé Fram semble rigoler un peu plus. Sarah tapote sur un ordinateur tout en levant les yeux de temps en temps. Lueur bleutée sur son visage. Ephémère m'observe. Ju semble prendre des notes (c'est le seul à avoir un t-shirt , avec les lettres EVY marquées sur fond noir; bizarre, le sigle de l'organisation peut-être?); le dénommé Flav a deux ordinateurs devant lui, de la main gauche il pianote lui aussi sur l'un, pendant que de la main droite il actionne la souris de l'autre; dingue!); quand à JBoss il consulte son ordinateur de poche assez fréquemment.
" Oui, votre blog emploi, donc. Un outil étonnant. Nous savons par exemple grâce à lui que le 12 novembre dernier à 12h44 vous étiez devant votre ordinateur (nous vérifions les horaires de présence réels; c'est important, l'assiduité!). Nous savons également que vous aimez le chocolat (d'où la délicate attention du chocolat à la framboise!!). Nous savons..." Je l'écoute distraitement. J'essaie d'observer au maximum la configuration de la pièce. Une issue? Des grilles d'aérations? A ce stade, je ne suis pas sûre de vouloir connaître leur "oeuvre majeure pour l'histoire de l'humanité"...

Touline :
...Christophe Chavalier sentit ma baisse d’attention et fit une pause. Les membres de ce BJGRVCSC avaient tous délaissé leurs écrans pour me scruter. JBoss fut le seul à s’exprimer :
« Nous suivons très bien vos pensées : sachez que l’issue est unique, vous ne pouvez pas revenir en arrière, nous ne l’autorisons pas. Si vous ne décidez pas de participer de votre plein gré, nous serons dans l’obligation d’utiliser des moyens spéciaux ».
Christophe Chavalier profite de mon air interloqué pour reprendre ses explications :
« Votre blog emploi réunit presque tous les mots-code correspondants au Codex Mediorum dont le décryptage permettrait une avance décisive dans – disons - certaine découverte. » Or, nous avons prouvé par le passé que le cerveau humain, aussi imparfait soit-il, reproduit souvent les mêmes associations. Vos écrits, et une analyse statistique l’a confirmée, se rapprochent le plus des hypothèses que nous avançons. Nous connaissons l’instabilité et la versatilité de l’esprit mais nous prenons le pari que vous pouvez réussir si vous continuez vos écrits avec les quelques directives que les membres de ce comité vous donnerons. Le petit voyage auquel nous vous destinons vous inspirera.
Par exemple, avez-vous trouvé la relation entre le tableau de mon bureau et les trois lettres du T-shirt de notre jeune savant ? »
Blog ? Petit voyage ? Espace ? Evy ? Moscou ? Emploi ? Codex ? Les blogs gardaient souvent pour moi une part de mystère, mais là, la mesure était comble. La lumière semblait s’intensifier au fur et à mesure que les mots sortaient de mon esprit et se projetaient dans une spirale effrénée...

Nathalie :
...« Capucine ? Je peux vous appeler Capucine ?, me dit-il en posant une main très soignée, presque féminine, sur mon avant bras, je vous sens inquiète, mais rassurez-vous nous allons tout vous expliquer très vite et d’ici la fin de cette matinée vous serez une autre femme Capucine… une autre femme… Nous reviendrons sur cet indice un peu plus tard si vous le voulez, ne vous tracassez pas. »
Je reconnais bien là tous les stratagèmes d’un communicant : appeler un inconnu par son prénom pour le mettre en confiance… Le contact discret de sa main, qui se voudrait fortuit mais qui est un grand classique, même si très rare chez un recruteur ( !). Mais que croit-il que je suis naïve ? Restons sur nos gardes…
Une impression bizarre m’envahit à nouveau. Je cherche rapidement une caméra et retrouve sur le mur le portrait de la salle d’attente à un détail près : l’homme semble plus jeune, plus souriant, moins guindé. Un effet d’optique ? Mais j’ai l’impression que comme le précédent, ses yeux sont posés sur moi où que je sois dans cette pièce. Un raclement de gorge me sort de ma contemplation. C’est le dénommé Flav qui a perçu mon regard et qui me sourit discrètement. J’ai l’impression qu’il m’adresse un signe presque imperceptible d’encouragement, de compréhension…
« Alors Capucine, reprend Christophe Chavalier, nous allons parler un peu de vous… nous savons déjà que vous êtes célibataire, que vous avez 35 ans, que vous allez à votre club de sport tous les mercredi, que vous n’avez aucun problème avec la justice, que vous ne jouez pas au jeu d’argent ni de hasard, que vous êtes à jour de vos impôts… » Je ne l’écoute plus, je passe en revue rapidement tous les billets de mon blog et mon CV. Mais où ont-ils lu tout cela ??
Soudain une forte odeur de chocolat remplit la pièce et je ne peux m’empêcher de sursauter quand un homme en blouse blanche entre dans la pièce sans frapper. Il tient un plateau d’argent sur lequel je distingue 8 petits dômes couleur cacao, chacun frappé du sceau « EVY » couleur framboise. Mais c’est ça !! C’est donc à cela que me faisait penser le T-Shirt de Ju !! J’avais bien déjà vu ces trois lettres, sur ce chocolat offert par monsieur Chavalier quelques minutes auparavant ! EVY… mais je croyais que la Sté s’appelait Fernstone ? La blouse blanche se déplace sans un bruit et dans un souffle dépose devant chacun de nous un chocolat.
Sarah est la première à avaler le sien, puis Ephémère et JBoss. Fram lui le lance en l’air et le rattrape directement dans sa bouche et… tandis que tout le monde regardait la jonglerie de Fram, je remarquais que Flav ne mangeait pas le sien mais le passait discrètement sous la table à son voisin Ju qui s’empressait de l’engloutir. Monsieur Chavalier pris le mien et me le tendit en même temps qu’il portait le sien à la bouche. Malgré la nausée qui m’avait pris depuis le premier, le parfum de la framboise était tellement enivrant que je ne pus résister au plaisir et à la gourmandise de ce second chocolat.
La blouse blanche était sortie sans que je m’en aperçoive, Ju envoyait un clin d’œil vers Flav qui reprenait sa souris. Soudain Sarah me regarda assez froidement et intervint sèchement, «Bon alors reprenons votre présentation Mme Rabulot, que pouvez vous nous dire de vous que nous ne savions déjà ?? »...

Touline :
Le ton sec de Sarah me fit l’effet d’une douche froide et secoua la sensation d’irréalité qui allait en s’intensifiant. Finalement peut-être n’était-ce qu’un entretien de recrutement. Un peu atypique. Très atypique plutôt. Même carrément quatrième dimension. Peut-être simplement pour tester mes capacités d’adaptation. Ou de réactivité. Ou de gestion de l’inconnu. Je m’aperçus que j’avais fort peu parlé jusqu’à présent et que…
- Nous attendons toujours, me susurra Christophe Chavalier
Il était peut-être temps de la montrer cette fameuse capacité d’adaptation et de prendre un peu d’initiative. Seul le basique me vint à l’esprit :
- Je m’appelle Capucine Rabulot, j’ai 35 ans. Après des études d’assistante de PME, j’ai travaillé dans…
Sarah repris la parole avec vivacité :
- Je vous demandais : que pouvez-vous nous dire que nous ne sachions déjà !! Pas une paraphrase de votre CV ou le panégyrique de votre blog-emploi. Vous imaginez bien que nous savons lire et même… entre les lignes.
Cette dernière phrase déclencha des sourires chez Ephémère et JBoss. Piquée au vif, je répliquais :
- L’essentiel de mes compétences est décrit dans mon CV et mon blog apporte quelque éclairage sur mes passions et mon environnement personnel. Que souhaitez-vous de plus ? Le reste ne regarde que moi et n’interfère pas dans mon travail.
Fram avait franchement l’air de s’ennuyer. Flav pianotait de plus belle sur ses claviers et Ju écoutait en mâchouillant son stylo.
Christophe Chavalier intervint :
- Souvenez-vous de ce que nous vous avons dit. Nous nous situons bien au-delà d’un simple « travail ». Tout ce que vous pouvez nous dire nous intéresse car nous voulons comprendre le plus précisément comment fonctionne votre mental. Ju a quelques hypothèses sur les mots qui nous manquent et surtout de leurs associations et des croisement possibles. Si nous savons ce qui vous intéresse ou vous fait réagir, nous pourrons plus facilement vous donner des thèmes à traiter. Nous souhaitons que vous écriviez, tant que vous êtes parmi nous, des billets pour votre blog. Si nous vous dirigeons un peu, nous irons plus vite dans nos recherches. Et nous ne pouvons plus attendre longtemps.
Douche écossaise ! Sarah la piquante et Christophe le gentil. Encore un grand classique pour obtenir un résultat.
Sarah regarda JBoss et lui demanda :
- Une autre tournée serait peut-être nécessaire.
Aussitôt l’homme à la blouse blanche apparu avec le même plateau d’argent. Encore une fois je ne pus résister à cette fragrance de framboise, malgré le soupçon qui me venait à l’esprit. Achetaient-ils ainsi ma coopération ? Une substance déliant la parole ? Un sérum de vivacité d’esprit ?
J’essayais de reprendre la parole :
- Je ne peux pas parler dans le vide ainsi, mais je peux écrire. Donnez-moi les thèmes et je vous rapporterais des textes.
Je n’étais pas sûre de les convaincre avec ma tentative pitoyable. Je n’avais pourtant qu’une hâte : me retrouver à l’air libre et oublier ce qui ressemblait de plus en plus à un cauchemar.
Christophe proposa une pause qui fut acceptée par les membres de cet étrange comité.
Il me conduisit dans une pièce voisine, plus proche de la chambre d’hôtel que du salon d’attente. En m’approchant machinalement de ce que je pensais être la fenêtre, je m’aperçus que la lumière était artificielle et que la porte restait la seule issue.
J’avais toujours mon sac avec moi, ma besace plutôt, et je me mis à chercher fébrilement mon téléphone portable.

Véronique :
Le voilà. Je doute un peu qu'il y ait du réseau au 25ème sous-sol, mais j'essaie quand même en désespoir de cause... Si, un réseau, faible, mais un réseau!
Je m'empresse de composer le numéro de mon frère. Lui "à l'extérieur" pourra tenter quelque chose; et puis il y a ce copain - comment s'appelle-t-il déjà? - Patrick, Patrice, ce copain dans les RG que j'ai croisé chez lui. A eux deux...Tonalité. Une, puis deux. A la troisième ça décroche, mais, ce n'est pas mon frère!!
" Salut Capucine. Ne dites rien surtout, c'est Flav. J'ai réussi à détourner le réseau 5 minutes. Il faut que je fasse vite sinon le service technique va me repérer. Ecoutez-moi: 1. ne mangez surtout plus ces chocolats; débrouillez-vous comme vous voulez.2. Il faut qu'on arrive à se rencontrer. Ca va pas être évident. Il y a un ordi. dans l'endroit où vous êtes en ce moment et ils vont vous demander de vous en servir. Sais pas encore comment, mais je vais m'arranger pour vous filer des codes pour un contact, et...je dois raccrocher là ; tenez bon".
Bien! Il semblerait que j'ai un allié dans la place! Pourvu que ce ne soit pas encore un piège ou une chausse-trappe! Non, je me souviens avoir vu Flav repasser discrètement son chocolat à Ju. Mais pourquoi avait-il fait ça ? Si c'est une drogue...Je cherche l'ordinateur des yeux. Oui, à gauche sur un petit bureau en face de la fausse fenêtre (certainement pas l'endroit d'où "je rêve de bloguer"!). Avant d'aller voir de plus prés, j'essaie à nouveau de composer le numéro de mon frère.
Répondeur cette fois - et presque plus de batterie!-:"Paul, c'est Capucine. Ecoute, je fais vite. Il m'arrive un truc pas croyable. Suis à la société Fernston, un entretien d'embauche, mais, ce n'est pas ce que je croyais. Préviens ton copain Patrice, enfin, celui des RG. Il se passe quelque chose, suis retenue contre mon gré, trop long à expliquer. Ne me rappelle surtout pas tu risques de me faire repérer, utilise les SMS. C'est sérieux mon frère. T'embrasse fort."
Maintenant, garder la tête froide. Pas d'issue autre que l'entrée. Le bureau et l'ordinateur. Un petit lit à droite. Un lavabo à côté. Trois cadres sur les murs blancs : au-dessus du bureau le logo Fernston, bleu et blanc, entouré d'un gris métallisé; prés du lit une photo prise dans les rues d'une grande ville: buildings, l'arrière d'un taxi jaune, un groupe d'hommes qui semble poser (qu'est-ce que me rappelle cette image?), un panneau lumineux et une pub en anglais ; et aussi, prés de la porte, une vieille affiche pour... un concert de...oui! un concert de Tears for fears ! Le mot "Change" est écrit en grandes lettres blanches.



Voilà tout ce qui compose l'univers de ce qui pourrait bien finalement ressembler à une cellule...Je m'assied devant l'ordinateur et l'allume...

Carole : Madame Chocolat ?
... En attendant que l'ordinateur démarre, j'observe cette affiche qui me trouble. Que fais-je dans cette pièce, seule, devant un ordinateur Pomme & Chocolat ? avec un message me signifiant que tout doit changer, même si les larmes et les déchirements doivent passer par ici ?
Flav est-il vraiment mon allié ? vais-je rester longtemps ici ? quand l'inspecteur Barnaby viendra-t-il me sauver ?
Voilà, l'ordinateur devient bleu, puis blanc, puis il se met à me parler par la voix de Christophe Chavalier ; Chère Capucine Rabulot, voici le moment où nous devons vous expliquer l'ampleur de votre mission. Comme vous l'avez aisément compris, le chocolat joue un grand rôle dans cette mission ; il sert de conducteur entre nous et une autre personne qu'il nous faut convaincre. Cette personne a un pouvoir immense et son point faible est là ; seul ce produit peut le conduire là où nous le souhaitons. Vous avez été choisie car vous êtes garante de cet aliment du bonheur : vous connaissez tous ses secrets : ses qualités, ses pouvoirs, sa saveur... Votre CV ne révèle en aucun cas ces compétences hors du commun, votre blog emploi, lui, nous a mis la puce à l'oreille ainsi que plusieurs témoignages de votre entourage, en particulier un certain Max au regard félin. Aussi, Nathalie, une voisine, certifie que vous en faîtes une fixation et qu'elle doit vous faire des fondants à la framboise toutes les semaines sinon vous n'êtes pas dans votre assiette !
Ah mais, comment cette équipe de BJGRVCSC m'a-t-elle espionnée de la sorte, je suis en rage !
Serait-ce donc ce changement que l'on m'avait prédit il y a deux ans par de multiples allusions passagères ? serait-ce là ma nouvelle voie ? mais il me semble que l'on me force à réaliser cette mission ? quelles en sont les conditions ? qui est cet homme de tous les pouvoirs ? pourquoi ai-je été choisie ? Je ne suis pas Mme Chocolat, mais simplement Capucine Rabulot ! y aurait-il erreur sur la personne ?
- Vous vous trompez Christophe Chavalier, je ne suis pas la personne qu'il vous faut ; je suis réservée, je ne suis pas capable de me lancer dans une action pareille ! laissez-moi partir ! de toute façon j'ai prévenu mon frère, il me retrouvera sans mal ! - Capucine, vous rêvez, votre frère fait partie de notre groupe, il est au courant de cette mission, il n'y a aucune autre issue ! Sarah vous expliquera que si vous résistez votre frère disparaîtra, suis-je clair ?
- Je suis tombée dans un piège, je n'en peux plus et m'écroule sur le petit lit. Aussitôt, je me mets à rêver de dragons immenses criant vers le ciel, ma prochaine destination ??

Nathalie :
Au milieu de mes rêves de voiliers, d’océan et de grands espaces, une odeur lourde et pesante de chocolat me réveillait soudain. Le parfum de la framboise mêlé à celui du chocolat emplissait la pièce dont les 5m² m’étouffaient déjà (à moins que ce ne soit cette odeur). Mon retour à la réalité me donna des frissons et l’odeur chocolatée raviva ma nausée. Combien de temps avais-je dormi ? Ma montre indiquait 21h50, la lumière de la pièce s’était assombrie, et la lueur blafarde de l’écran de l’ordinateur éclairait faiblement les alentours. L’ordinateur… mon seul lien avec l’extérieur. Je m’approchais, chaussais mes lunettes et constatais que l’écran de veille s’était activé. Le logo de Fernston clignotait sur fond d’océan. Logique.
Je m’étais renseignée sur l’entreprise sur Internet. Le moteur de recherche avait trouvé des chambres d’hôtes aux USA dans le manoir Fernston (peu probable), un projet de l’association Jackson de création de maisons pour le Village Fernston (Le village… le prisonnier…numéro 6… le gaz anesthésiant… Patrick McGoohan… un signe ?). Je me souviens aussi d’y avoir trouvé sous le même nom, une communauté (secte ?) qui étudiait le « neuro-linguistic-programming » et qui parlait de Babylon (le Codex Médiorum, BJGRVCSC, B pour Babylon ?) et également un site parlant de méta fusion sur lequel la traduction automatique de Google avait échoué sauf pour le nom même de Fernston qu’il traduisait par une série de chiffres (que je me souvienne… 102.9.105, non 104 oui c’est ça 102.9.104. J’avais pensé à une adresse IP. Gardons ce code dans un coin de ma tête).
Et puis, j’avais trouvé Fernston et Cie, société française basée à Rungis, fabricant des derniers systèmes d’hydro propulseurs pour les Hovercraft qui reliaient encore l’Ile of Wight à Southampton. « Since 1876 » disait l’accroche… 1876…la même année Henri Nestlé et Daniel Peter inventaient le chocolat au lait, bizarre… Je n’étais donc pas étonnée de trouver un écran de veille sur fond marin mais quand même surprise que ce ne soit pas sur fond chocolaté.
J’appuyais sur la barre espace. Bip. Puis sur Enter. Biiiip. Une touche. Rien. Une autre. Toujours rien. En désespoir de cause je remuais comme une dératée la souris. Pouf ! un écran bleu apparu. « enter your password ». L’odeur du chocolat devenait de plus en plus intense, entêtante, écœurante mais contre toute attente me fournissait à chaque inspiration une bouffée d’énergie. Je tentais le plus facile (ben oui, chez moi le mot de passe est Maxime, le prénom de mon fils !) « BJGRVCSC ». Password denied. « Flav ? » après une hésitation de quelques secondes, l’ordinateur refusa ce nouveau mot de passe. Cela voulait certainement dire que Flav avait été un des mots de passe à un moment donné. « Sarah ? » zut ! « Christophe ? » re zut ! « Ephemer » « JBoss » grrr « Ju…. Non ! ça y est je sais ! EVY ! »
Password accepted !!
J’entendis des pas dans le couloir, précipités et légers, sans doute Sarah… Mon Dieu… Paul ! Pourvu qu’il ne lui soit rien arrivé ! Mais qu’est ce que je raconte ? C’est tout bonnement impossible, Paul ne peut être complice de quoi que ce soit et encore moins à mon détriment ! Je reste persuadée qu’ils ont dit cela pour me faire peur et qu’il aura bientôt mon message. La porte s’ouvre, laissant passer Sarah en tenue de sport grise aux initiales EVY brodées côté cœur. Juste pour moi le temps d’éteindre l’ordinateur.
Paul venait de rentrer chez lui, sa journée avait été harassante, mais il avait l’impression d’avoir accompli le bien autour de lui, encore aujourd’hui, en écrivant son article sur les dérives des employeurs sans scrupule et du travail saisonnier au noir sur la base d’une information de son copain Patrick qui travaillait à la DTE. DTE, ce mot le fit sourire et lui fit penser à Capucine, sa sœur, qui confondait DTE et DST ;-) Tiens, mais au fait, où peut bien être passée Capucine ? Elle avait un entretien ce matin, dans une entreprise de haute technologie, mais, sans nouvelle, il craignait de l’appeler de peur de raviver l’émotion d’un entretien raté… Il l’appellera demain.
En sortant de sa douche, il mit un fond de musique avec le Best Off de Tears for Fears et s’apprêtait à mettre son téléphone portable en charge quand il s’aperçut qu’il avait deux messages. « Bonjour, vous avez deux nouveaux messages, à tout moment vous pouvez revenir au menu en appuyant sur la touche *. Premier message reçu aujourd’hui à 10h30 » « Salut Paul, c’est Patrick, faut que je te parle, j’ai une info intéressante sur une société à Rungis, une boite assez louche, c’est l’Anpe qui nous a alerté… elle s’appelle Fernstone. Faudrait qu’on se voit rapidement, mais n’en parle à personne, on tachera de se voir dans un coin tranquille »
Le ton de Patrick était franchement bizarre… Fernstone… mais c’est pas la boite où devait aller Capucine pour son entretien ? Whoua ! il faut qu’il l’appelle. « Bonjour, vous êtes sur la boite vocale de Capucine Rabulot. Je ne peux vous répondre pour le moment mais laissez moi votre message après le bip sonore, promis je vous rappelle très vite. Biiiip » « Allo ! Allo ! Allo ! et m… plus de batterie ! » Paul mit son téléphone en charge oubliant le deuxième message de sa boite vocale, alla se chercher une bonne bière et alluma son ordinateur.
« Capucine, vous êtes enfin réveillée ? Nous allons devoir travailler ensemble ce soir, enfilez cette tenue, vous serez plus à l’aise et rejoignez moi dans la salle de réunion de ce matin, vous avez 4 minutes pas une de plus, on a déjà perdu assez de temps comme cela avec votre longue sieste ! » Je pris la tenue, identique à la sienne, exactement à ma taille et je l’enfilais. C’était ma seule issue, enfiler cette tenue pour passer inaperçue et essayer de me faufiler à l’extérieur, le plus naturellement du monde…
Capucine sortait de sa prison blanche, oubliant à l’intérieur son sac, ses lunettes et son … téléphone

Joëlle :
Lorsqu’elle pénétra dans la salle de réunion, Sarah était déjà assise en face de son ordinateur. Dans sa tenue en lycra gris souris elle ressemblait à Purdey, élancée, blonde et intelligente…tout à fait le genre de Paul, songea Capucine… tout à fait le genre de Paul…ho non ! Elle l’a piégée, « Sarah vous expliquera que si vous résistez, votre frère disparaîtra… » avait dit Chavalier. « Elle l’a piégé ». Les mots étaient sortis de la bouche de Capucine presque en un cri et le sourire triomphal de Sarah confirma ses craintes. « Votre frère vous adore et vous admire autant que vous l’admirez, Capucine, il est intarissable à votre sujet, j’en suis presque jalouse ». Ce fut un jeu d’enfant pour Sarah de séduire Paul et l’amener à lui révéler tout ce que le comité BJGRVCSC voulait savoir sur sa soeur. « Comment ne nous sommes pas rencontrées plus tôt, Capucine, c’est bien la question que vous posez, et bien Paul voulait vous faire une surprise…pensez donc, lui trouvant le grand amour, vous sans emploi et toujours célibataire, il ne voulait pas vous faire de peine ! Comme vous, il comptait beaucoup sur cet entretien d’embauche qui devait changer votre vie, Capucine ». Vous n’avez donc aucun secret l’un pour l’autre, ajouta t-elle, vos amours, vos démêlés avec la justice… Pas tout à fait, ma belle, si tu savais…souvent j’ai failli le lui dire, lui avouer, mais chaque fois, j’y renonçais, me convainquant que tout révéler le mettrait en danger et ferait de lui mon complice. Pauvre Paul, il a débité à cette poupée Barby tout ce qu’il savait sur moi…mais fort heureusement pas l’accès à mon jardin secret. Sarah reprit avec le ton sec que je lui connaissais maintenant « nous ne souhaitions pas vous contraindre à remplir pour nous cette mission, mais nous n’êtes pas très coopérative. Il est temps que je vous remettre la liste des premiers thèmes sur les quels vous allez travailler. Vous l’avez compris, nous avons racheté la société Fernston et nous en servons comme écran, nous oeuvrons pour le bien de l’humanité, ne l’oubliez pas, Capucine, l’homme que nous cherchons à approcher est le plus protégé au monde, grâce à votre aptitude à crypter inconsciemment les textes et donc à les décrypter et bien sur votre passion pour le chocolat, vous pouvez réussir votre mission ». En un clic, Sarah imprima une liste et me la tendit, je l’avais à peine saisie que l’homme en blouse blanche surgit, son plateau en main…encore des chocolats ? Non, mon téléphone portable, il murmura quelques choses à l’oreille de Sarah : « vous n’obtiendrez pas d’aide de l’extérieur, Capucine ». Je l’avais compris et il était temps que ma vrai nature reprenne le dessus où je serais perdue, accepter cette mission étrange ou jouer les filles de l’air, mon passe-temps favori…entrer par effraction, ça me connaît…sortir d’une prison du 25ème sous-sol, il va falloir innover…

Malory :
Je dépliais fébrilement le papier que m'avais remis Sarah pour prendre connaissance de la liste. C'est une suite de lettres, qui dès le départ me semble complètement incompréhensible : NBLOLAIAIRNTC. Une consigne suit ces quelques lettres : Capucine, ta 1ère mission est de rédiger un billet avec les "types" de ces derniers. Totale incompréhension. Cela ressemble à jeu qu'on voit dans les séries américaines, du type géopardi, ou encore à ce vieux jeu télévisé intitulé Pyramide ou un coéquipier interrogeait l'autre sur des "types d'arbres". Je ne vois vraiment pas où cette suite de lettres peut mener.
Sarah réapparut derrière moi et me dit : "Capucine, tu as jusqu'à la fin de cette journée pour rédiger grâce à cette première énigme. Si tu ne respectes pas ce délai, les choses pourraient se corser pour toi, j'ai rendez-vous avec Paul ce soir...". Cette petite phrase sut complètement me mettre la pression. A l'idée d'imaginer mon frère entre les griffes de cette furie, je crois que mon cerveau se mit à réfléchir plus vite.
En souvenir de la lecture du livre de tests psychotechniques, la veille de mon entretien chez Fernston, des idées d'anagrammes et autres me vinrent à l'esprit. En mettant ces lettres dans un ordre différent, peut-être pourrais-je en faire un mot. Une petite lueur d'espoir, même si mon esprit de logique n'est pas la meilleure qualité que l'on me reconnaît.
NAIR
COTAIN
BIA
Cela n'a aucun sens. Mais est-ce seulement un mot français que je recherche? Cela ne peut pas être non plus de l'anglais, ni de l'espagnol d'ailleurs. Ah pourquoi n'ai-je donc pas fait Allemand ou Russe à l'école?
Et à l'envers, ça donne quoi? CTNRIAIALOLBN. Ce n'est guère mieux !
En même temps, un mot de 13 lettres, c'est peu probable. Se pourrait-il que ce soit une suite de plusieurs mots? Soyons précis. Prenons le N. Quelle est la lettre la plus proche qui pourrait suivre? Le O? Entre le N et le O, il y a 2 lettres de décalage. Puis-je continuer ainsi?
N..O..I..R..C. A part la dernière lettre tout colle, cela pourrait être Noir. On continue pour voir, prenons le B
B..L..A..N..C. Parfait, je suis peut-être sur la bonne voie et mon C vient de trouver sa place? Toutefois, vu ma situation, ces couleurs ne sont pas très optimistes. Je ne sais pas pourquoi, mais pour une fois, même si je déteste le rose, j'aurais préféré voir cette couleur ressortir ou alors un petit bleu pour faire entrevoir le ciel. Car ici si le blanc représente l'univers dans lequel j'évolue et le noir celui vers lequel je me dirige, cela donne plutôt la chair de poule...
On continue, j'arrive donc sur le L
L..A..I..T
Alors ça, 2 couleurs et une boisson, bizarre.
Noir, blanc, lait. Ce n'est pas possible, je dois m'être trompée. Je relis l'énigme pour voir. Ecricre sur des types de ces derniers. Les derniers sont donc noir, blanc et lait...
...
C'est mon esprit d'écriture et ma passion pour le chocolat qui doivent m'aiguiller pour résoudre cette énigme...
Ca y est, j'y suis, noir et blanc et lait, comme les 3 grands types de chocolat !
Ma mission est donc d'écrire un article sur les types de chocolat. Sympa !
Mais moi le chocolat, j'aime en manger, mais en parler, c'est déjà beaucoup plus difficile...
...